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Politique de création d’emplois en Côte d’Ivoire : Ouattara détruit 120 mille emplois et célèbre 300 virtuels

Mercredi 22 Fevrier 2012
 

C’est la joie. Le régime Ouattara vient de décrocher… 300 emplois. Les tout premiers qu’il annonce depuis qu’il est à la tête du pays. «Ouverture d’une nouvelle unité de production de lait, près de 300 emplois attendus». Une bonne raison pour le journal pro-gouvernemental de barrer la une avec ce qu’il croit être l’évènement du moment, de sa parution de mardi 21 février. Du coup les préposés aux emplois se mettent à nourrir un brin d’espoir. Ce geste du gouvernement ivoirien est à encourager. Même si les 300 emplois dont parlent les journaux proches du régime, ne sont qu’une promesse. L’usine de production de lait venant fraîchement d’être inaugurée. En revanche, il ne faudrait pas perdre de vue la dure réalité qui concerne la sécurisation des emplois existants. Combien d’emplois, en effet, ont-ils été sauvegardés à ce jour depuis le 11 avril que le nouveau régime s’est installé ? Il est prématuré de faire le tableau du sinistre. Certes, certaines pertes d’emplois ont été causées par la crise postélectorale. Mais la grande majorité des renvois proviennent des caprices des nouveaux dirigeants. Le chef de l’Etat lui-même en tête. Alassane Dramane Ouattara, dès sa prise de fonction a renvoyé plus de 800 travailleurs de la présidence de la République. La plupart de ces travailleurs ont travaillé dans l’institution depuis l’époque du président Houphouët-Boigny avant d’être maintenus à leurs postes par le Président Laurent Gbagbo. Les sillons des renvois collectifs et abusifs ainsi tracés par le chef de l’exécutif lui-même, les nouveaux Directeurs généraux pouvaient s’y engouffrer. C’est ce qu’ils ont fait, en tout cas nombreux d’entre eux. Globalement, ce sont 80.000 mille emplois détruits depuis avril 2011, selon l’Union générale des travailleurs de Côte d’Ivoire (Ugtci). Le gouvernement Ouattara mesure-t-il l’ampleur du dégât ? A comparer aux 800. 000 emplois, la question est de savoir ce que valent les 300 emplois. Si l’Etat veut recaser tous ces travailleurs jetés à la rue, ce sont 799.700 travailleurs qu’il aura sous les bras. Ses 300 emplois représentent un taux de 0,0375%. Autant dire une goutte dans l’océan des déflatés. Selon le Dsrp 2009-2013 (Document de réduction de la pauvreté), d’une manière globale le chômage s’est accru. De 6,4% en 2002, le taux de chômage de la population active est estimé à 15,7% en 2008. Quant au chômage des jeunes dont l’âge varie entre 15 et 24 ans et pour lesquels le candidat Alassane Dramane Ouattara lors de la dernière campagne pour l’élection présidentielle s’était engagé à créer 1 million en cinq ans, il s’est considérablement élevé. Dans deux mois, le 11 avril, cela fera jour pour jour un an que Ouattara préside aux destinés de la Côte d’Ivoire. Peut-être fera-t-il son bilan à mi-parcours et dira aux Ivoiriens combien d’emplois il a créés depuis qu’il est au pouvoir, en dehors bien entendu, de ses 300 emplois qui ne sont pas encore une réalité tangible.
Ce qui est à retenir, c’est le taux de chômage de la population active de ce groupe d'âge qui est de 24,2% (2008) et celui des 25-34 ans est de 17,5%. Le chômage touche plus les femmes que les hommes. Il est plus important en milieu urbain et particulièrement dans les grandes villes comme Abidjan qu'en milieu rural. En effet, le taux de chômage des femmes est de 19,8% contre 12,1% chez les hommes. Il est de 27,4% en milieu urbain contre 8,7% en milieu rural. Le taux de chômage à Abidjan, la capitale économique, est de 33,2%. A l’évidence, ces chiffres doivent être actualisés du fait des renvois collectifs et des fermetures en cascade des établissements employeurs depuis l’arrestation du président Laurent Gbagbo. Celui-ci s’étant constitué en véritable rempart pour les travailleurs. De fait, ce sont 120.000 emplois perdus, selon la Chambre de commerce international de Côte d’Ivoire (Cci-C. Le Patronat lui annonce, une perte, pour toutes les entreprises de droit ivoirien, d’environ 1000 milliards de Francs cfa. A ce chiffre il faut ajouter 400 Pme et Pmi qui ont déclaré faillite. La création d’emplois est une marche longue et inexorable. C’est pourquoi il est ridicule de marquer une pause pour célébrer … 300 emplois comme le fait le régime actuel. Ce serait même se moquer de la misère de toutes ces familles jetées à la rue.

 


Simplice Allard
 
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